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Bienvenue dans cette édition #75 des Persos de Maud ! On est désormais 12,700 dans cette newsletter. Que tu sois là depuis le début, ou que tu viennes de me découvrir, merci à tous de me lire ❤️.

Merci au sponsor de la semaine : Abby
J’ai découvert Abby trop tard.
Il y a quelques mois encore, j’étais auto-entrepreneur et dieu sait à quel point j’aurai aimé connaître Abby à ce moment là. Bien que la micro-entreprise soit censée être le régime le plus simple, je ne connais aucun entrepreneur qui ne se soit pas arraché les cheveux avec l’Ursaaf, la TVA et les relances de factures — moi la première.
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Au programme
Introduction
Récolter de la matière
Tenir un journal
Faire de l’exercice
Prendre une pause
Parler de son sujet
Copier quelque chose
Conclusion
Introduction
Entre 1866 et 1876, Gustave Flaubert et George Sand ont entretenu une relation qu’on peut découvrir avec délice au travers des centaines de lettres qu’ils se sont échangées. En novembre 1866, Flaubert écrit à Sand :
"Vous êtes seule et triste là-bas, je suis de même ici.
D'où cela vient-il, les accès d'humeur noire qui vous envahissent par moments ? Cela monte comme une marée, on se sent noyé, il faut fuir ; Moi je me couche sur le dos. Je ne fais rien, et le flot passe.
Mon roman va très mal pour le quart d'heure. Ajoutez à cela des morts que j'ai apprises : celle de Cormenin (un ami de vingt-cinq ans), celle de Gavarni, et puis tout le reste ; enfin, ça se passera. Vous ne savez pas, vous, ce que c'est que de rester toute une journée la tête dans ses deux mains à pressurer sa malheureuse cervelle pour trouver un mot. L'idée coule chez vous largement, incessamment, comme un fleuve. Chez moi, c'est un mince filet d'eau. Il me faut de grands travaux d'art avant d'obtenir une cascade. Ah ! Je les aurai connues, les affres du style !
Bref, je passe ma vie à me ronger le cœur et la cervelle, voilà le vrai fond de votre ami.“
La bonne nouvelle, c’est que syndrome de la page blanche n’est pas un nouveau problème, ni un problème réservé aux débutants. Il est tellement courant que beaucoup d’auteurs ont déjà trouvé des solutions. Parmi toutes celles que j’ai lues ou testées, je vous partage aujourd’hui mes six préférées.
1/ Récolter de la matière
Le travail d’écriture est avant tout un travail de recherche. Il y a quelques années, je croyais que ceux qui écrivaient de longs articles, livres ou même juste des posts sur les réseaux, étaient venus avec leurs idées tout seuls et qu’ils étaient ce genre de personnes qui a mille idées à l’heure. Puis, un jour, je me rappelle être tombée sur un post de David Perell dans lequel il expliquait que 95% des choses qu’il écrivait étaient des choses qu’il avait lues. Ça m’a marqué.
Depuis, je suis tombée sur beaucoup d’autres réflexions de grands auteurs qui vont dans ce sens :
“Originality is undetected plagiarism.” — William Ralph Inge.
“Books are made out of books.” — Cormac McCarthy
“To think independently of other human beings is impossible. Thinking is necessarily, throughly and wonderfully social. Everything you think is a response to what someone else has thought and said.” — Alan Jacobs.
Le travail d’écriture est un travail de recherche. Alors, voici deux conseils pour mieux organiser sa recherche :
Fais une liste de questions sur ton sujet avant de commencer les recherches. Cherche les réponses dans plusieurs sources.
Récupère beaucoup plus de matière que nécessaire. Plus tu as de matière, plus les mots sortiront facilement.
2/ Tenir un journal
En anglais, le syndrome de la page blanche se traduit par “writer’s block”. Je trouve cette expression plus juste car elle remet l’église au centre du village. Le problème ne vient pas de la page, le problème vient de l’écrivain.
Tu écris tous les jours. Pourtant, j’imagine que tu es rarement bloqué pour écrire une liste de courses, un texto à ton ami que tu vas retrouver pour prendre un verre, ou encore un e-mail dans lequel tu debriefes fièrement un client du travail accompli. En général, on est bloqué quand il y a un enjeu et une peur de ne pas y arriver.
Pourtant, l’astuce, c’est de continuer à écrire. Peu importe si tu écris n’importe quoi, le principal c’est de ne pas s’arrêter. Comme le dit Maya Angelou :
“I suppose I do get ‘blocked’ sometimes but I don’t like to call it that. That seems to give it more power than I want it to have. What I try to do is write. I may write for two weeks ‘the cat sat on the mat, that is that, not a rat,’ you know. And it might be just the most boring and awful stuff. But I try. When I’m writing, I write. And then it’s as if the muse is convinced that I’m serious and says, ‘Okay. Okay. I’ll come.’”
Dans ces moments-là, tenir un journal peut s’avérer être un très bon allié. C’est un espace rien qu’à toi, auquel personne n’a accès, et dans lequel tu peux écrire ce que tu veux, pourvu que tu écrives.
Dans son livre “100 ways to improve your writing”, Gary Provost explique que tenir un journal apprend aussi à mieux écrire. On apprend à relater des faits, à créer de la cohérence et à structurer ses propos.
Dernière chose, un journal n’est pas forcément un journal intime. Tu peux aussi prendre des notes de tes lectures, des idées qui te traversent, des rêves que tu fais la nuit, bref, tout est une bonne excuse pour ne pas s’arrêter d’écrire.
3/ Faire de l’exercice
Je ne suis pas la plus grande sportive du monde. Pour tout t’avouer, mon seul sport des derniers mois consiste à monter les quatre étages de mon immeuble tous les jours.
Néanmoins, quand ça fait déjà quelques heures que j’écris et que je sens que mon cerveau commence à s’embrumer, il m’arrive de me lever de ma chaise et de faire quelques échauffements. Deux petits sauts. Un petit claquement de main en l’air. Deux petits sauts. Un toucher de doigts de pieds. Un tour sur moi-même, et hop, l’oxygène est de retour dans le cerveau. Je te jure que ça fait la différence.
Pour les plus sportifs d’entre vous, l’écrivain japonais Murakami est un bon exemple :
« Je travaille pendant 5 ou 6h. Durant l’après-midi je vais courir 10 km ou nager sur 1 500 m ou faire les deux. Après je vais lire et écouter de la musique. Je vais me coucher à 9h et je garde cette routine chaque jour sans aucune variation. »
4/ Prendre une pause
Il y a quelques mois, alors que j’écrivais la première version de mon livre, j’ai fait un gros blocage de plusieurs semaines. J’ai essayé de me lever tôt le matin et de me planter devant mon ordinateur, mais rien à faire, les mots ne venaient pas. Au mieux je sortais quelques lignes que je supprimais aussitôt.
Alors, j’ai fait autre chose. Ranger l’intérieur de mes placards est devenu un projet de la plus grande importance qui a nécessité beaucoup d’allers-retours chez Muji et d’achats compulsifs.
Puis, un jour, j’en ai eu marre de me planter devant l’ordinateur et j’ai décidé d’imprimer tout ce que j’avais écrit jusqu’ici. Ensuite, j’ai commencé à relire, page par page. Au fur et à mesure, j’ai barré, j’ai annoté, et je me suis rendue compte que les mots venaient plus facilement. Je m’étais enfin remise en mouvement.
Sans le savoir, j’ai appliqué la technique de Neil Gaiman. Il explique :
“Mettez ça [votre écriture] de côté pendant quelques jours, voir plus, faites autre chose, essayez de ne pas y penser. Ensuite, asseyez-vous et lisez-le (les imprimés sont mieux, je trouve, mais ce n'est que moi) comme si vous ne l'aviez jamais vu auparavant. Commencez par le début. Gribouillez sur le manuscrit au fur et à mesure que vous voyez quelque chose que vous souhaitez changer. Souvent, lorsque vous arriverez à la fin, vous serez à la fois enthousiasmé et saurez quels seront les prochains mots.”
5/ Parler de son sujet
Quand tu cherches un appartement, tu en parles probablement à tes amis ou à tes connaissances qui passent par là. Sait-on jamais, peut-être qu’ils auront entendu parler d’une bonne affaire ? Tu fais probablement la même chose quand tu cherches un job, une bonne marque pour une fringue, une adresse de restaurant, ou un mec.
Alors pourquoi ne pas faire la même chose pour ce que tu écris ? Peut-être que ton amie Laura aura récemment lu un article en lien avec le sujet sur lequel tu veux écrire et que cet article te donnerait un peu de matière pour écrire le tien.
En coaching, mes clients arrivent souvent en session en me présentant un brouillon de post. Alors que je le parcours, ils m’expliquent à voix haute ce qu’ils ont voulu exprimer et finissent par un “Tu vois ce que je veux dire ?”, auquel je réponds souvent “Oui, et d’ailleurs, ça me fait penser à …”. La discussion qu’on a sur ce contenu enrichit toujours ce dernier.
6/ Copier quelque chose
Oui, copiez. De temps en temps, prenez un paragraphe de quelque chose que vous avez bien aimé lire et asseyez vous face à votre ordinateur ou avec un carnet et copiez mot pour mot. Vous vous trouverez tout d’un coup très conscient des choix que l’auteur a faits. Vous aurez un regard sur le travail effectué depuis le point de vue de l’auteur. Avec le temps, vous vous sentirez comme un initié, et vous vous direz, “Je sais pourquoi il a choisi ce mot; je sais pourquoi il a fait deux phrases courtes ici plutôt qu’une longue.” Vous deviendrez plus intime avec les mots de l’auteur et les mots de manière générale, et votre propre écriture en bénéficiera.
Ce paragraphe, je l’ai copié (et traduit) du livre “100 ways to improve your writing” de Gary Provost, et j’ai tout de suite compris le bénéfice de cette technique. En recopiant, j’ai senti que j’étais dans la tête de quelqu’un d’autre. Les mots n’étaient pas ceux que j’aurais choisis, ni dans l’ordre où je les aurais mis, et les phrases d’une longueur que je n’aurais pas tentée, mais j’ai compris les choix qu’il a faits, et j’ai appris de cet exercice.
Si tu te lances dans l’écriture, tu t’es probablement posé la question à un million de pancakes : “Quel est mon style ?”. Cette question, il n’y a aucun moyen d’y répondre à part en pratiquant. Trouver son style est un processus. Alors commence par recopier les textes des auteurs que tu apprécies, et tu trouveras le tien en cours de route.
Conclusion
Dernier conseil pour la route. En général, être bloqué est le signe que quelque chose de plus profond ne va pas. La plupart des gens essaient de l’éviter, alors que notre inconscient est notre meilleur ami. Il a souvent compris des choses que notre conscient ne sait pas encore. Encore faut-il l’écouter.
Il y a quelques semaines, alors que j’arrivais sur la dernière ligne droite de mon livre, je n’avais plus envie d’écrire. J’avais beau avoir tout imprimé et travailler avec un coach, il n’y avait rien à faire. Alors, j’ai osé me demander pourquoi j’écrivais ce livre. Finalement, c’est là que j’ai trouvé la réponse à mon blocage.
Si tu ne sais pas pourquoi tu écris ce que tu écris, alors tu devrais probablement t’arrêter.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
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6 manières de vaincre la page blanche.
Bonjour Maud, j'ai adoré lire cette édition de votre newsletter 🤩. Merci d'écrire et par la même occasion de me pousser à écrire 🙏. Quelque chose que je redoute comme si je devais prendre la parole en public ... Bref, super édition 👏. Merci