Comment Sixtine a gagné +100k followers sur Instagram en 4 mois.
#109 Ou les dessous de la stratégie Instagram de Sixtine Moullé-Berteaux.
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Au programme
Les étapes d’une croissance fulgurante
Sa stratégie de contenu
Ses secrets de production
Ce que ça rapporte
Ce qu’il faut retenir
Les étapes d’une croissance fulgurante
La première fois que j’ai fait la connaissance de Sixtine Moullé-Berteaux, c’était collé serrées sous un petit parapluie, un après-midi pluvieux de novembre. Toutes les deux invitées à prendre la parole sur la même conférence de C’est qui la Boss, elle m’avait proposé de l’accompagner prendre sa pause cigarette.
Entre deux bouffées, elle me glisse avoir gagné 50k abonnés ces deux derniers mois sur Instagram. 50k en 2 mois ?! Cette information n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Quelques mois plus tard, je me retrouve sur le canapé du Crayon pour l’interviewer sur sa stratégie Instagram.
Sixtine a commencé à prendre Instagram au sérieux en avril 2022. À l’époque, elle avait déjà un compte avec 2000 abonnés dessus. Dès le départ, elle investit le format reels et se met à publier tous les jours sur la thématique des relations homme femme.
Ses reels prennent petit à petit, mais ce qui change la donne, c’est un reel en particulier qui devient viral (+800k vues) et lui fait passer la barre des 15k abonnés en juin 2022. Sixtine ne lâche rien et continue de publier un reel par jour jusqu’en juillet, la faisant grimper jusqu’à 22k followers. À ce moment-là, la plupart de ses reels affichent entre 25k et 45k vues, et quelques exceptions atteignent les 100k vues.
L’été, elle s’octroie une “pause” et ralentit le rythme. Je suis allée regarder, et entre juillet et août, elle publie tout de même un contenu tous les trois jours. Néanmoins, ce ralentissement suffit à faire ralentir la croissance aussi.
Fin août, elle reprend le rythme et enchaîne 5 posts viraux entre 245k vues et 900k vues chacun. À partir de là, on passe à un autre niveau d’engagement. De septembre jusqu’à fin octobre, en moyenne, elle fait 200k vues par jour.
Puis, à partir d’octobre, passé la barre des 100k, elle ralentit à nouveau. Pendant un an, elle publie quand même environ un jour sur trois, parfois des reels comme elle avait l’habitude de faire, plus souvent des extraits de conférences ou interviews auxquelles elle a participé. Elle se concentre sur Linkedin.
Enfin, octobre 2023, rebelote. Cette fois-ci sur une thématique plutôt autour de la psychologie humaine. La stratégie lui fait gagner +100k abonnés en l’espace d’environ deux mois.
Sa stratégie de contenu
Alors que Sixtine me décrivait l’historique de sa croissance sur Instagram depuis le début, ce qui m’a frappé, c’est à quel point elle corrèle finalement avec sa production de contenu.
“Tu penses que si tu avais un rythme deux fois moins élevé, ça marcherait quand même ?” lui ai-je demandé.
“Nettement moins bien.” m’a-t’elle confirmé.
Bien évidemment, on ne saura jamais. Mais en tant que créatrice de contenu moi-même, j’ai tendance à me fier à l’intuition des autres créateurs. Et pour Sixtine, il est évident qu’elle croit que tenir le rythme de publication journalier fait partie de sa recette magique :
“À un moment, je me rappelle avoir tenté de publier 5 fois par semaine, et j’ai vu la croissance baissée. Je ne sais pas si c’est dû à la dernière vidéo ou l’absence de publication. Mais je n’ai pas voulu prendre le risque et je me suis remise à publier tous les jours. Au final, Instagram reste un algorithme.”
Néanmoins, ce n’est pas qu’une question de rythme. Entre début octobre et fin décembre 2023, le compte Instagram de Sixtine prend +100k abonnés, propulsé par l’enchaînement de reels viraux. À ce moment-là, quasiment un reel sur six dépasse le million de vues. Mais, depuis janvier 2024, alors que le rythme est toujours le même, la croissance ralentit.
“Sujets moins clivants, plus niches, vidéos moins travaillées… Je le sais… Je vais plus vite. Et puis, sur Instagram, il y a des périodes. À certains moments, on ne sait pas pourquoi, le reach est éclaté pour tout le monde.” m’explique-t’elle.
Au final, ce qui marche, c’est “Un mélange entre du contenu qui apporte de la valeur ajoutée, la régularité, et une jolie forme. Le fond est plus important que la forme, mais les deux sont essentiels sur le long terme. La valeur ajoutée, ça veut dire qu’il faut que le contenu t’apprenne quelque chose, te fasse réfléchir, ou qu’il suscite une émotion.”
Ses secrets de production
Quand Sixtine se lance dans la publication de reels sur Instagram en avril 2022, son process n’est pas du tout optimisé. Chaque jour, elle prend une à deux heures pour trouver une idée, faire le tournage et le montage elle-même. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle a lâché en octobre 2022. “C’était beaucoup trop d’efforts”.
Mais depuis qu’elle a repris en octobre 2023, elle a divisé son temps de production par 7 avec cette organisation :
Un jour de tournage toutes les 3 semaines dans lequel elle tourne 20 vidéos.
Le tournage prend 3h, environ 5min par vidéo.
Deux jours avant le tournage, elle prend une heure pour brainstormer des idées.
“Dès que j’ai une idée, je m’enregistre directement au dictaphone. J’improvise de A à Z, puis, le jour du tournage, je réécoute mon vocal et je pars de là. C’est beaucoup plus en roue libre qu’on ne le pense.”
Au moment de tourner, parfois, elle réussit à dire tout son texte d’un coup. Mais souvent, elle y va phrase par phrase.
Le monteur vidéo employé chez Le Crayon prend la suite.
Au total, le process lui prend 4h pour 20 reels, au lieu de 30h avec son système précédent. “En fait, tu les tournes beaucoup plus vite au fur et à mesure. Tu tournes plus vite la 10, 11, 12 et 13 que la 1, 2, et 3. Parce qu'au bout d'un moment ton cerveau devient mécanique.”
Honnêtement, son système de dictaphone et de repartir de là m’a scotché. Vraiment rien de plus ? Pas de script précis ? “J’ai compris un truc, c’est que ça ne sert à rien d’être trop soigné sur chaque détail, parce que les gens ne s’en rendent même pas compte. Tu perds beaucoup de temps pour peu de valeur ajoutée.”
Ce que ça rapporte
Étonnamment, sa stratégie Instagram ne lui apporte pas directement de leads sur l’agence du Crayon. “LinkedIn c’est 100% de mes leads inbound, hors recommandation client bien sûr. Moi je ne fais aucune prospection, je déteste ça, je n'ai pas le temps de le faire, je n'ai pas la patience, ce n'est pas bien, je sais, je suis une grande flemmarde sur ça.”
Non, en revanche, avoir +200k abonnés sur Instagram ouvre des portes. “Les gens te répondent. Quand on veut inviter quelqu’un sur le média du Crayon, je contacte la personne sur Instagram, et c’est clair qu’on ne me répondrait pas si j’avais pas 200k abonnés. C’est comme ça qu’on a eu Gad Elmaleh par exemple”.
Ça lui permet de se faire inviter sur beaucoup de conférences, podcasts, et autres médias, qui lui permettent ainsi de faire rayonner son média et agences, et indirectement lui ramener des leads. En tant qu’agence social media, sa renommée sur Instagram fait office de “proof of concept”. Un peu comme moi sur Linkedin finalement.
Un autre avantage, c’est bien sûr les revenus d’influence. Beaucoup de marques contactent Sixtine personnellement pour des posts sponso, qu’elle vend à 2300€ pièce. Une source de revenu non négligeable…
En creusant, j’ai fini par comprendre pourquoi sa croissance était faite de paliers. Instagram n’est pas le cœur de business de Sixtine. C’est un asset parmi d’autres. “Je pourrai avoir une communauté plus engagée, et je ne suis pas à plaindre de mon engagement, mais je sais que si j’engageais encore plus, j’aurai plus de résultats, mais je n’ai pas le temps pour ça.” m’a-t-elle dit. Sixtine est une entrepreneure avant tout.
Depuis quelques semaines, je vois son rythme sur Instagram ralentir encore une fois. Je ne serai pas surprise qu’elle fasse à nouveau une “pause” pour reprendre le rythme de plus belle quand l’objectif des 500k abonnés lui permettra de débloquer encore un autre niveau business.
Ce qu’il faut retenir
“À ton avis, c’est quoi ton avantage compétitif injuste ?” lui ai-je demandé.
“C’est horrible de dire ça… Mais je pense le fait que je sois une jeune femme pas trop moche. C’est clair que c’est un avantage.”
Sa réponse m’a touché. En tant que jeune femme (bien que de 10 ans son aînée), on m’a aussi beaucoup accusé de “réussir parce que je suis jolie”. Et en même temps, “Être belle, c’est du taff. Une nana jolie fait du sport, passe du temps à prendre soin de sa peau, de son style… Ce n’est pas un hasard non plus. Tout le monde peut faire l’effort d’être plus beau.” m’a-t-elle rappelé.
Au final, sur Instagram comme sur n’importe quel réseau, ce qui semble le plus important, c’est de trouver un angle éditorial spécifique et de capitaliser sur ses forces pour le propulser. Si votre force est l’humour, alors bombardez. Si c’est un regard esthétique, de même. Une capacité d’analyse hors norme, une passion, une compétence pour l’improvisation, des connaissances spécifiques, un goût pour le risque… Peu importe.
“C’est l’édito qui fait la différence. Faut trouver un format avec un angle différent, marteler avec ce format, et après, dans un deuxième temps, innover vers autre chose. Par exemple, moi je sais que je ne vais pas pouvoir faire la même chose tout le temps. À un moment, il va falloir que je réfléchisse à la suite.”
Et bien, j’ai hâte de voir ce qu’elle va nous trouver.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
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