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Et si vous dites n'importe quoi publiquement ?

#74 Ou ce que vous risquez en prenant la parole.

Maud Alavès

Aug 28, 2023

Hello 👋

Bienvenue dans cette édition #74 des Persos de Maud ! On est désormais 12,600 dans cette newsletter. Que tu sois là depuis le début, ou que tu viennes de me découvrir, merci à tous de me lire ❤️.

Maud Alavès Les Persos de Maud Caroline Jurado Nina Ramen — Sinon, moi, tout va bien. Je suis actuellement en provence avec mes amies Caroline et Nina. Réveil 7h30, réunion d’objectifs, débrief en fin d’aprem, puis glandouille à la piscine, on ne chôme pas.

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Au programme

Le risque n’est pas le vrai problème
La courbe du risque
Tout le monde se refait
Les gardes fous
Conclusion

Le risque n’est pas le vrai problème

Voici un paradoxe que je trouve fascinant :

Depuis l’après-guerre, environ 700.000 personnes ont été tuées sur les routes de France

. Pourtant, tout le monde continue d’emprunter la voiture au quotidien.

Sur la même période, personne n’est mort après avoir exprimé ses opinions sur la toile. Pourtant très peu de français osent publier du contenu en leur nom propre publiquement sur Internet.

Ce paradoxe m’amène à deux réflexions :

Les gens ont plus peur de la honte que de la mort.
Le risque est une notion subjective et sujette aux moeurs.

On a tendance à considérer le risque comme un problème. Pourtant, toute progression comporte une forme de risque. Comme le dit Paulo Coelho : “Le bateau est en sécurité dans le port. Mais ce n’est pas pour cela que les bateaux ont été construits.”

Le problème n’est pas le risque. Le problème est de prendre la voiture sans savoir qu’il faut respecter les règles de vitesse pour éviter au maximum les probabilité d’avoir un accident grave.

La courbe du risque

Ceci est un graphique de Seth Godin. Comme on peut le voir, la courbe entre le risque et les résultats n’est pas proportionnelle.

Pour aller de A à B, le risque n’est pas si grand. Ça peut sembler très risqué, mais les conséquences réelles sont faibles. En revanche, les résultats sont très palpables. C’est le cas d’une prise de parole en conférence, de la publication d’un livre, ou du lancement d’une nouvelle offre par exemple.

Par contre, pour aller de B à C et doubler encore les résultats, là, il faut prendre un risque beaucoup plus grand. C’est cette forme de risque qui vous permettra d’être remarquable et différenciant, mais vous n’êtes pas obligé d’aller jusque là pour commencer à obtenir des bénéfices.

En général, les gens voient le point B beaucoup plus loin. C’est le différence entre le risque perçu et le risque réel. Les opportunités résident précisemment là où le risque perçu est grand, alors que le risque réel ne l’est pas.

C’est exactement le cas avec la prise de parole. Le risque perçu est énorme, car les gens ont plus peur de la honte que de la mort. S’exposer, c’est risquer son égo, son amour propre, son estime de soi, et pour la majorité de la population, c’est un risque beaucoup trop élevé. Alors, qu’en réalité, les conséquences d’un “faux pas” sont faibles.

Tout le monde se refait

Prenons l’exemple d’Oussama Ammar.

Pendant plusieurs années, il était le pâpe de la Startup Nation. Puis, l’année dernière, son ex-associée Alice Zagury l’attaque en justice pour abus de confiance, faux et usage de faux, et blanchiment d’argent. Elle publie un long article dans lequel elle raconte sa version des faits et accuse Oussama d’avoir détourné des millions d’euros. C’est grave. Toute la Startup Nation en entend parler.

De son côté, Oussama part faire profil bas à Dubaï. Il explique simplement que la justice fera son travail et qu’il attend le verdict pour tourner la page. Pendant des mois, il est perçu comme le pire des brigands et plus personne ne semble vouloir faire affaire avec lui. Le monde se divise en deux, avec d’un côté ceux qui crient “Je le savais depuis le début, ce n’est qu’un gourou mythomane !”, et de l’autre, ceux qui le soutiennent contre vent et marrée. Personne n’est neutre.

Puis, petit à petit, Oussama commence à accepter des interviews. Finalement, en juillet, il publie une décision de justice qui le juge non coupable. Depuis, c’est la fête à la maison, on retrouve Oussama partout sur les réseaux, presque comme si rien ne s’était jamais produit.

Les gardes fous

L’histoire D’Oussama est loin d’être un cas isolé. Trump a sorti des débilités monstre mais cela ne l’a pas empêché d’être élu président. Baptiste Piocelle a balancé des propos anti-féministe qui lui ont valu de se faire ban de Linkedin mais ça ne l’empêche pas de vendre son accompagnement. JK Rowling a tenu des propos considérés comme transphobe mais ça ne l’a pas empêché de faire 256% de ventes de plus que prévus sur son jeu Hogwarts Legacy.

Ils ont tous vécu la honte publiquement, mais les conséquences réelles sont moindres parce que :

La vérité avec un grand V n’existe pas.
Fut une époque, tout le monde pensait que la terre était plate. Aujourd’hui, certains pensent encore qu’elle est ronde. Demain, si vous dites qu’elle est carrée, je suis persuadée que vous pourrez trouver quelques personnes qui seront d’accord avec vous.
Les gens n’ont pas une si bonne mémoire que ça.
Comme le démontre si bien Alex Hormozi dans son tweet : “Kim Kardashian a fait une sex tape que le monde entier a vu. Aujourd’hui, elle a sa propre ligne chez Dolce&Gabana. Le monde a la mémoire courte”.
Rien ne disparait, mais à court terme, tout s’efface.
On dit souvent que ce qui est publié sur Internet est immuable. C’est vrai, mais avant qu’une personne mal intentionnée se motive pour aller déterer des contenus effacés, vous avez le temps de le voir venir.
Vous pouvez toujours ajuster vos propos pour réparer l’erreur.
Quelques temps après la sortie de son livre “Tous les marketeurs sont des menteurs”, Seth Godin s’est rendu compte que le titre posait problème. Il a réussi à le faire changer pour “Tous les marketeurs ~~sont des menteurs~~ racontent des histoires”. Ni vu ni connu.
Pour que le monde entier vous exclu, il faut déjà que le monde entier vous connaisse.
Il y a beaucoup plus de gens qui ne connaissent pas Oussama Ammar que de gens qui le connaissent. Finalement, même si son image est détériorée de certains, il est encore une page vierge pour la majorité de la population.

Les risques réels

Le plus grand danger quand on s’expose, c’est d’être attaqué par surprise. On pense faire un post sans encombre, et voilà qu’on se retrouve accusé injustement d’être raciste, anti-féministe, gaucho, égoïste, mauvais parent, ou que sais-je. Le pire, c’est de ne pas être préparé.

Alors, à chaque fois que je m’apprête à publier un contenu, je me demande :

Que pourraient dire les gens sur ce contenu ? Quelles seraient les critiques possibles ? Contre arguments ?
Suis-je ok avec ces critiques potentielles ?

Si oui, alors je poste. Si non, alors je modifie mon post en fonction.

Quoi qu’il arrive, les gens jugeront votre contenu. Vous ne pouvez pas l’empêcher. En revanche, vous pouvez limiter l’impact de leur jugement sur votre santé mentale et votre estime de vous-même. Finalement, c’est la seule chose qu’ils peuvent détruire. Et ça, c’est à vous seul de la protéger.

Conclusion

Je terminerai sur cet extrait de “l’Achimiste” sur lequel je suis tombée il y a quelques jours et qui résonne beaucoup avec le sujet du jour :

“Les coeurs des hommes sont ainsi. Ils ont peur de réaliser leurs plus grands rêves, parce que qu’ils croient ne pas mériter d’y arriver, ou ne pas pouvoir y parvenir. Nous, les coeurs, nous mourrons de peur à la seule pensée d’amours enfuies à jamais, d’instants qui auraient pu être merveilleux et qui ne l’ont pas été, de trésors qui auraient pu être découverts et qui sont restés pour toujours enfouis dans le sable.”
— “L’Alchimiste”, Paolo Coelho

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.

Maud

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Hervé Bizeul, vigneron, qui écrit un blog sur ses vignes, ses espérances et échecs, son quotidien de vendange, sa philosophie de comptoir et son humour parfois surréaliste. Addictif.

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