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Hello 👋
Bienvenue dans cette édition #35 des Persos de Maud ! On est désormais 5827 dans cette newsletter (On approche des 6000 !). Que tu sois là depuis le début, ou que tu viennes de me découvrir, merci à tous de me lire ❤️.

News de la semaine
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Au programme
Une histoire d’attention
L’arc narratif
Les marqueurs
Les personnages
Le suspens
Conclusion
Une histoire d’attention
La bataille de l’attention
Aujourd’hui, à l’ère de l’information, savoir capter et garder l’attention d’une audience est le meilleur moyen de contrôler sa carrière.
Or, paradoxalement, l’attention n’a jamais été aussi fragile. Nous sommes surconnectés — sursollicités. Il semble de plus en plus difficile de :
Se poser tranquillement pour lire un livre sans relire 5 fois la même phrase.
Regarder un film sans regarder son portable en même temps.
Lire un post Linkedin en entier.
Je vois beaucoup de gens essayer de gagner cette bataille de l’attention en cherchant des “hacks” pour “vaincre les algorithmes”.
Sauf que les algorithmes changent.
Par contre, la psychologie humaine, elle, évolue beaucoup plus lentement.
Le storytelling, l’arme la plus ancienne
Depuis des millénaires, les Hommes se racontent des histoires dans les cavernes. Quand on y pense, le storytelling est probablement la compétence la plus ancienne au monde. C’est en ça que c’est une technique puissante.
On a tendance à penser que le bon storytelling est l’équivalent de savoir bien écrire.
Personnellement, plus je crée du contenu, plus je me rends compte à quel point savoir raconter des histoires est surtout une question de clarté, de créativité et de structure. C’est plutôt une histoire de fond que de forme.
Récemment, je suis tombée sur une masterclass de Bernard Werber dans laquelle il explique sa méthode pour écrire un roman (fascinant d’ailleurs). À aucun moment, il n’aborde les questions de tonalité ou de style d’écriture.
Par contre, il aborde tous les éléments qui façonnent réellement une histoire. Ce sont ces éléments dont je vais te parler aujourd’hui.
L’arc narratif
Quand on s’intéresse à la création de romans ou même de films, on tombe très rapidement sur la notion d’arc narratif. En bref : c’est la structure de n’importe quelle histoire.
Ça ressemble à ça :
Situation initiale : Qui est le caractère principal ? D’où vient-il ? Quelles sont ses plus grandes craintes ? Ses motivations ? Son objectif ?
Élément déclencheur : Un événement qui va lancer l’intrigue.
Complications : Les difficultés rencontrées par notre héros sur le chemin.
Climax : Le point de tension. Notre héros doit faire un choix.
Résolution : Dénouement et conclusion de l’histoire.
Globalement, toutes les histoires suivent cette structure. Certaines, plus modernes, commencent au milieu ou au point de climax. Mais la trajectoire reste la même.
Mon exemple
L’arc narratif ne s’applique pas qu’aux romans ou aux films. Ils peuvent très bien s’appliquer à des posts pour les réseaux sociaux, tant qu’on raconte aussi une histoire. Prenons par exemple le post que j’ai fait sur Chiara Ferragni :
On voit bien que je reprends la structure dans l’ordre :
Situation initiale : “Alors qu’elle a 22 ans, Chiara lance un blog …”. Je plante encore plus le décor en rappelant les obstacles de l’époque : “l’industrie fashion était totalement hermétique".
Élément déclencheur : “jusqu’à l’arrivée de Chiara”.
Complications et péripéties : “malgré les haters, on commence à l’inviter …”.
Climax : “en 2015, elle devient la première blogueuse à faire la couverture du Vogue”.
Dénouement : “aujourd’hui, Chiara gère un empire”.
Les marqueurs
Si tu as déjà regardé la série South Park, tu dois savoir à quel point les épisodes n’ont absolument aucun sens. Pourtant, tout le monde continue de regarder.
Là aussi, c’est grâce au storytelling.
Les producteurs de la série ont d’ailleurs révélé leur technique. Ils commencent par un simple fait, puis enchaînent par :
Sauf que…
Du coup…
Sauf que…
Du coup…
(Et ainsi de suite)
Cette technique fonctionne très bien pour la création de contenu aussi. Très souvent, je remarque que ce qu’il manque dans les posts, c’est juste un manque de structure. Cela peut se résoudre avec des marqueurs de temps et de causalité.
Ce qui nous donne une petite template de post comme ceci :
[ACCROCHE]
2-3 phrases qui captent l’attention du lecteur.
[SITUATION INITIALE]
2 à 5 phrases qui plantent le décor.
Il y a X temps…
En X année…
Un jour…
[PÉRIPÉTIES]
5 à 10 phrases qui enchaînent les complications.
Sauf que…
Du coup…
Alors…
[CLIMAX]
1 à 2 phrases qui marque une rupture.
Jusqu’au jour où…
Jusqu’à ce que…
[DÉNOUEMENT]
2 à 5 phrases qui montrent les résultats actuels.
Aujourd’hui…
Au final…
Les personnages
Une fois qu’on a la structure, il faut rajouter de la profondeur à l’histoire. Ceci se créer en réfléchissant bien à nos personnages. Il en faut deux :
Un héros.
Un ennemi.
Le héros
Cela coule de source, mais je le précise quand même : le héros est le personnage principal de l’histoire. C’est celui à qui il arrive les péripéties en question.
Selon Bernard Werber, les meilleurs héros sont ceux qui portent un paradoxe. Par exemple, quelqu’un qui se plaint d’avoir des problèmes mais qui refuse qu’on l’aide. Je crois que les paradoxes sont les plus intéressants, car les plus simples à faire vivre une transformation.
Si on prend quelqu’un de parfaitement bien dans ses baskets, qu’est-ce qu’on peut bien trouver à raconter en vrai ?
L’ennemi
Toute histoire qui se respecte a un ennemi. Il faut que le héros de l’histoire affronte quelqu’un ou quelque chose pour qu’il puisse vivre une transformation. L’ennemi n’est pas forcément quelqu’un de physique. En réalité, il peut être interne ou externe au héros. Par exemple :
Interne : la peur du jugement, la timidité, l’impatience.
Externe : des parents absents, des professeurs irrespectueux, un monstre.
En général, penser à l’ennemi (surtout interne) permet de soulever le paradoxe du héros.
Mon exemple
Prenons mon post dans lequel je raconte comment j’ai planté ma boîte :
Dans ce post, mon paradoxe est assez clair : j’ai envie de monter une école, mais je ne fais absolument rien pour que cela se passe. C’est aussi mon ennemi interne : je me mens à moi-même et fais l’autruche.
Et c’est seulement au bout d’un an et demi de péripéties, que je finis par réaliser mon paradoxe. Viens alors le dénouement.
Ce post n’est pas l’histoire de comment j’ai planté ma boîte. Ce post est l’histoire de comment j’ai été transformée par cette aventure de boîte.
Une bonne histoire est une transformation. On doit comprendre d’où vient le héros. Quelle est sa problématique. Son objectif. Ses obstacles. Ses peurs. Et finalement, comment il en est sorti transformé.
Le suspens
Le dernier élément est probablement celui qui est le plus dur à saisir : la surprise. Une bonne histoire surprend le lecteur.
Si tu me racontes l’histoire de comment tu étais assoiffé et que tu as finalement trouvé un verre d’eau pour te désaltérer… Tu vois bien qu’on s’ennuie un chouïa.
Selon Werber, le suspens se créer en étant “à la limite du foutage de gueule”. La manière dont je le comprends, c’est de donner des informations tellement grossières qu’on est choqué, mais pas trop. Si on dépasse la limite du foutage de gueule, alors le lecteur n’y croit plus.
Sur les réseaux sociaux, j’observe exactement cette règle. Les plus gros créateurs de contenus sont ceux qui réussissent le mieux à flirter avec cette limite sans jamais la dépasser.
Le coût du putaclic
Je pense que tu as probablement déjà vu des posts qui commencent par :
“Tu ne devineras jamais ce qu’il m’est arrivé hier soir !”
“Cette technique qui m’a sauvé la vie :”
“J’en ai marre. J’arrête tout”
Suivie d’une information qui ne remplissait pas du tout tes attentes.
Le problème quand on dépasse la limite du foutage de gueule, c’est qu’on perd en crédibilité. Or, la crédibilité est clé pour bâtir une audience sur le long terme.
Par exemple, dans mon cas, si j’arrive systématiquement à faire au minimum 100 likes en une heure, c’est parce qu’il y a une grosse base de lecteurs qui vont lire mon post quoiqu’il arrive. Ils liront car ils se sont fait un avis positif sur mes posts précédents.
Tu as probablement déjà vécu ça. Il y a forcément certaines personnes dont tu liras toujours le contenu. Juste parce que c’est elle.
Flirter avec la limite
Je crois qu’il y a autant de manières de flirter avec la limite qu’il y a de créateurs. Aussi, je vais juste te parler de la mienne. Chaque fois que je crée un contenu, je vais chercher une contradiction intéressante :
Fait X … pourtant Y
Fait X … sauf que Y
Fait X … alors que Y
Par exemple :
La marque de soins beauté Respire a fait 1,6M de CA l’année de son lancement. Avec 0€ investi en pub.
Je perds 95% des opportunités business parce que je suis trop chère. Pourtant, je continue de monter mes prix.
J’ai fait x5 sur mes prix, alors que je n’ai pas augmenté en compétences.
Je n’ai pas pris de vacances depuis 2 ans, et je n’en ai pas besoin.
Je n’aime pas écrire, pourtant c’est ce que je fais de mieux.
Conclusion
Aujourd’hui, quand je rédige un post, je passe probablement 80% du temps à réfléchir à mon paradoxe et contradiction. Puis, les 20% du temps restant à écrire le post.
L’art du storytelling, c’est surtout de savoir quoi raconter avant de réfléchir à comment le faire.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
Un grand merci aux entrepreneurs de la communauté qui ont soutenu cette édition :
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🧙 L'art du storytelling
Merci Très clair, fluide et agréable à lire. Sacré storytelling
Très pertinente newsletter, Maud ; avec de belles explications sur la construction des posts.
Comme quoi la nuit t'a inspirée ! 👍