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Au programme
Le génie créatif n’existe pas
La créativité est du boulot
Deviens un collectionneur
La lecture active
Systèmes de prise de notes
Conclusion
→ Si jamais cet email se fait couper, tu peux toujours lire la version en ligne par ici.
Le génie créatif n’existe pas
Il y a quelques mois, je lisais un article de Nina Ramen sur la méthode pour écrire son manifeste. C’était la première fois que je tombais sur cette notion, et j’étais impressionnée par la clarté, simplicité et pertinence de sa méthode. Il lui avait probablement fallu des mois de travail pour arriver à un tel niveau de génie ! Pouvais-je reprendre l’idée telle quelle pour ma newsletter ? Non. Ça me semblait trop gros.
Alors, naturellement, j’ai cherché d’autres sources sur Internet. En un clic, j’ai été surprise de tomber sur un article de Jean-Charles Kurdali dans lequel il parlait exactement de la même méthode, à la seule différence qu’il avait cité la source : Victor Ferry dans son livre “12 leçons de rhétorique pour prendre le pouvoir”.
Bien sûr, Nina n’est pas le problème dans cette histoire. Il n’y a absolument aucun mal à réutiliser des concepts pour nourrir ses articles. Tout le monde le fait. Non, le problème, c’est que j’ai cru pendant un instant qu’elle était arrivée avec cette idée toute seule comme une grande, cultivant ainsi la croyance néfaste du génie créatif.
Pendant longtemps, j’ai cru que tous les penseurs, écrivains et créateurs que j’admirais pour leurs idées avaient simplement la tête mieux faite que moi.
Puis, il y a deux ans, je suis tombée sur un tweet de David Perell qui a changé ma perspective sur l’écriture : “Mon ami Jeremy Giffon dit que lorsque vous êtes intimidé par un penseur, vous devez savoir que 90 % de ses idées sont régurgitées de livres. Leur pensée originale représente les 10% restants.” Dans la même veine, l’écrivain Cormac McCarthy a dit : “Books are made out of books”.
En fait, on a tendance à croire que les autres ont des pensées originales car on ne lit pas assez pour se rendre compte que c’est faux. Ceci est d’autant plus vrai à notre époque, où la lecture de livre se fait de plus en plus rare (Cf cette étude du Ministère de la Culture1).
La créativité est du boulot
En réalité, l’écriture et la créativité sont beaucoup plus une question de recherche et de travail que de talent.
Lors de sa rencontre avec l’écrivain Robert Greene, Billy Oppenheimer raconte qu’il lui a confié que "Les gens se font toutes sortes d'illusions sur la créativité qui ne correspond pas à la réalité".
"La réalité, c'est que la créativité est fonction du travail que l'on a fourni auparavant. Si vous consacrez beaucoup d'heures à la réflexion, à la recherche et à la lecture, heure après heure - un processus très fastidieux - la créativité viendra à vous. Elle vient à vous, mais seulement après des heures et des heures de travail fastidieux."
Souvent, ce qui est douloureux pour les gens quand ils écrivent, c’est de se rendre compte à quel point ils ne savent rien. C’est précisément pour cette raison que j’aime la réflexion de Robert Greene. C’est parce qu’elle introduit l’importance du travail de recherche dans l’écriture.
Plus on fait de recherche, plus on a de la matière, plus on a l’esprit clair, mieux on pense, et donc mieux on écrit. Dans son livre “100 ways to improve your writing”, Gary Provost donne deux conseils pour mieux organiser sa recherche :
Fais une liste de questions sur ton sujet avant de commencer les recherches. Cherche les réponses dans plusieurs sources.
Récupère beaucoup plus de matière que nécessaire. Plus tu as de matière, plus les mots sortiront facilement.
Honnêtement, c’est quelque chose que j’ai compris il y a trois mois seulement, et que je regrette aujourd’hui car j’aurai pu prendre beaucoup plus d’avance.
Deviens un collectionneur
J’ai commencé à publier du contenu sur Internet en octobre 2020. Pendant 3 ans, j’ai utilisé le même processus créatif :
Je notais toutes les idées qui me passaient par la tête dans mon Notion.
Je développais l’idée quand j’étais d’humeur et publiais dans la foulée.
Je crois que j’ai réussi à garder ce processus pendant tout ce temps car il est redoutablement simple, mais aussi parce que j’étais aux prémisses de ma création. Chaque idée était suffisamment nouvelle pour qu’elle me procure un enthousiasme suffisant pour écrire.
Mais voilà, il y a quelques mois, j’ai commencé à ressentir cette sensation désagréable de tourner en rond.
C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me renseigner sur le principe de la recherche et la prise de notes dans le processus créatif, et que j’ai commencé à intégrer la lecture active dans mon procédé.
Depuis fin août, je tiens un carnet de mes lectures, aujourd’hui devenu mon compagnon favori. Voici comment je m’y prends :
À chaque fois que je me mets à lire, j’ouvre ce carnet et note la date du jour, le titre de ce que je lis, l’auteur, et le format (il m’arrive de prendre des notes sur des newsletters, des tweets et autres formats moins “élitistes” que des livres, mais dans mon carnet, tout le monde est la bienvenue).
J’essaie surtout de noter ce que je pense de ce que je lis. Je ne recopie pas les passages ni les résume, sauf si un passage de texte me semble parfait pour être utilisé en citation.
Je prends des notes uniquement sur la page de droite. Ainsi, quand je relis mes notes, je peux ajouter d’autres réflexions sur la page de gauche. Cela me permet d’interagir avec mes propres pensées. Ça commence à devenir un peu Inception, mais je te jure que ça vaut le coup.
Mon choix de matériel :
Carnet Leuchtturm A5 avec lignes
Stabilo point 88 fine 0,4
En quelques semaines seulement, j’ai commencé à ressentir les bénéfices de l’exercice. Je retiens beaucoup plus ce que je lis, je fais beaucoup plus de connexions entre les idées, et je crée des brouillons de contenus sans m’en rendre compte. Ça peut paraître plus long, mais en réalité, le temps gagné sur l’écriture ensuite vaut largement la peine.
Dans son livre “Show your Work”, Austin Kleon affirme que “la différence entre collectionner et créer n'est pas aussi grande qu'on pourrait le croire”. D’ailleurs, beaucoup d’écrivains voient la lecture et l’écriture à l’opposé d’un même spectre. La lecture nourrit l’écriture et vice-versa.
“I’m basically a curator”
— Jonathan Lethem
Systèmes de prise de notes
Une fois qu’on devient un collectionneur compulsif, on récolte les problèmes d’un collectionneur compulsif : l’organisation, le rangement et le tri.
En deux mois de lecture active, j’ai déjà rempli la moitié d’un carnet. Je vois donc déjà le problème arriver sur le long terme gros comme une maison. Alors, depuis des semaines, je me renseigne sur les systèmes de prise de notes des écrivains.
C’est comme ça que je suis tombée sur un article de l’écrivain aux multiples best-sellers Ryan Holiday, dans lequel il a expliqué tout son système de prise de notes afin de se souvenir, organiser et utiliser tout ce qu’on lit. J’adore cet article car il est extrêmement concret et répond à toutes les questions qu’on pourrait avoir sur un tel système. En bref, sa méthode se rapproche de la méthode Zettelkasten :
Il fait une première prise de notes directement sur ses livres (ce qui correspond un peu à ma lecture active).
Puis, quelque temps après, il revient sur ses notes pour en extraire uniquement ce qu’il veut vraiment retenir et note chaque idée sur une fiche.
Une idée correspond à une fiche.
En haut à droite de chaque fiche, il inscrit un nom de thématique ou de catégorie. Si une fiche appartient à plusieurs catégories, il recopie la fiche.
Puis, il range les fiches dans une boîte par catégorie.
De cette manière, quand il retourne dans sa boîte, il lui suffit d’aller voir les fiches dans une catégorie pour jouer avec les idées et en écrire un tweet, un article ou même un livre. D’ailleurs, il explique que tous ses livres sont nés de boîtes de fiches. Incroyable.
Je sais que beaucoup d’entre vous trouveront que la prise de notes sur papier est un calvaire, aussi si c’est ton cas, je te conseille de jeter un coup d’œil aux travaux d’Eliott Meunier, qui a digitalisé son second cerveau sur Obsidian.
Conclusion
J’ai conscience que les systèmes de recherche et de prises de notes peuvent paraître comme un travail lourd et chiant à faire. C’est vrai que c’est beaucoup moins simple à mettre en place qu’un simple Notion dans lequel on brainstorm quelques idées par ci et par là.
Aller aussi loin dans le processus de création n’est pas fait tout le monde, ni même nécessaire. Pour un système simple mais qui éviterait de tourner en rond, voici ce que je conseille :
Un endroit où tu ranges toutes tes notes (J’utilise Notion, mais en réalité, peu importe l’outil. Ce qui compte, c’est que tu sois à l’aise avec).
Dans tes notes, je te conseille d’avoir 3 catégories : des notes de lecture, des idées de contenus, et des notes sur tes problématiques en cours.
Ensuite, une fois par mois, tu peux te balader dans ce fichier. Tu verras que le simple fait de relire toutes ces notes te permettra de générer des idées de meilleure qualité.
Pour ma part, je me suis acheté une boîte et des fiches pour tester le système de Ryan Holiday. D’ailleurs, si le sujet t’intéresse, n’hésite pas à me le dire en commentaire ou en réponse de ce mail. J’en ferai peut-être une newsletter dédiée !
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
Un grand merci aux entrepreneurs de la communauté qui ont soutenu cette édition :
L'Envers Du Décor, le podcast qui explore la santé mentale des entrepreneurs à succès.
Elenina, qui envoie une newsletter pleine de peps sur ses aventures d’entrepreneur expatriée au Portugal.
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https://www.observationsociete.fr/modes-de-vie/loisirs-culture/lecture-livre/
L'écriture commence avant d'écrire
Article qui tombe à pic !
Je commençais à accumuler les notes sur mon téléphone et je ne savais pas comment faire pour les trier.
Je vais commencer simplement avec Notion et on verra ensuite....
Et d'ailleurs c'est aussi quelque chose qui me complexait de voir toutes ces personnes avec des supers idées / entreprises sans comprendre comment ils avaient fait pour en arriver là. Sans entrevoir toutes les ressources qu'ils avaient pu utiliser pour en arriver là.
Je trouve pourtant que c'est plus intéressant de d'exposer le processus derrière une idée que ses résultats. Ça permet de la diffuser et que les personnes se l'approprient beaucoup plus facilement. Le principe du build in public en fait....
Merci pour ton travail c'est toujours l'occasion de clarifier mes propres idées.
À bientôt,
Mélusine
Hello Maud ! Méga chaude pour un newsletter focus sur ton nouveau système de prise de notes avec exemples concrets si possible 🚀
Encore une édition de la newsletter super intéressante, merci !