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Pourquoi j'ai arrêté mon livre en plein milieu et les prochaines étapes.
#84 Ou l'éternel calvaire d'une perfectionniste.
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Bienvenue dans cette édition #84 des Persos de Maud ! On est désormais 13,737 dans cette newsletter (J’aperçois le cap des 14,000 pointer le bout de son nez !). Que tu sois là depuis le début, ou que tu viennes de me découvrir, merci à tous de me lire ❤️.

News de la semaine
Je vais participer au sommet des solopreneurs organisé par Livementor ! Du 13 au 16 novembre, chaque jour de 12h à 13h, trois solopreneurs à succès donneront leurs meilleurs conseils lors d’un format court, concret et droit au but. On y retrouvera notamment Nina Ramen, Killian Talin, Maryam Gadery ou encore Thomas Burbidge.
Pour ma part, je passe le 15 novembre de 12h20 à 12h40 pour vous donner mes stratégies pour créer une newsletter à laquelle les gens s’abonnent.
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Au programme
Une écrivaine ?
Une écrivaine
Mes erreurs
Prochaines étapes
Une écrivaine ?
Le 15 Mars 2022, j’étais chez moi, plantée devant mon ordinateur. Alors que je m’apprêtais à annoncer publiquement que j’arrêtais mon projet d’entreprise, le Social Hack Club, pour me lancer en solopreneure sur le personal branding, je me suis laissée submerger par une vague de stress. Et si je me trompais ? Et si je venais à découvrir que le personal branding n’était pas ma force au final ? On sait toujours ce qu’on perd, mais rarement ce qu’on gagne.
Je me rappelle être restée béate devant mon écran pendant plusieurs minutes. “De toute façon, tu n’as plus le choix Maud. Tu as déjà supprimé ton ancien site web et tout est prêt à être lancé. Il n’y a plus qu’à le faire maintenant.” me suis-je dit pour me donner un peu de courage.
Finalement, j’ai appuyé sur le bouton “publier”. Il n’y avait plus retour en arrière possible à présent. Adieu la CEO d’une boîte qui ne fait pas de chiffre d’affaires. Bonjour la solopreneure.
Une fois l’annonce faite, j’avais conscience que toute ma crédibilité restait à bâtir. Pour les autres, mais aussi pour moi-même. Car, après tout, bien que j’eusse des facilités pour le personal branding, j’avais du mal à me considérer comme une “experte”. C’est dans cette optique que j’ai créé la newsletter des Persos de Maud. Pour les autres, mais aussi pour moi-même.
Alors, imagine ma surprise quand seulement quelques jours plus tard, j’ai reçu un message de Chloé, éditrice chez Eyrolles, me proposant qu’on s’appelle pour discuter d’un livre sur le personal branding. Moi ? Écrire un livre ? L’idée ne m’avait jamais effleuré l’esprit tellement ça me semblait inatteignable.
Je crois que j’ai mis deux semaines à répondre au message de Chloé; deux semaines de plus à caler le rendez-vous; et encore deux semaines pour lui donner une réponse définitive. De toutes évidences, j’essayais de gagner du temps.
Finalement, je me suis laissée convaincre. Il était vrai que c’était le bon moment. D’ailleurs, si je l’avais fait dans les temps, il serait déjà publié au moment où j’écris ces mots. Il était vrai aussi que c’était l’occasion de bâtir ma crédibilité, ce qui me permettrait d’augmenter mes prix et de vendre des conférences. Il était d’autant plus vrai que le personal branding était de plus en plus tendance et qu’il ne fallait pas que je loupe le coche.
Alors, j’ai accepté. Rationnellement, pour toutes les raisons que je viens de citer. Émotionnellement, parce que j’avais envie de découvrir si j’étais capable d’écrire un livre et si j’aimais l’exercice.
Une écrivaine
C’est ainsi qu’ont commencé de longs mois de calvaire, de solitude, de frustration, de joie, de tristesse, d’ennui, de doute, d’enthousiasme, et surtout, de découverte de moi-même.
J’ai tenu pendant longtemps. Pendant des mois, j’ai échangé presque toutes les semaines avec Jean-Charles Kurdali sur mes avancées pour rester motivée. J’ai investi 2000€ dans un accompagnement avec Selim Nierderhoffer pour garder le rythme et progresser plus vite. J’ai acheté tous les livres qui existent sur le marché sur le personal branding pour m’inspirer et me différencier.
Certes, j’ai eu des phases. Il y a eu des moments où j’écrivais tous les matins, puis d’autres où je n’écrivais rien du tout, parfois pendant des semaines. Mais je ne lâchais pas.
Jusqu’en mai 2023. J’avais promis une version finale à mon éditrice fin juin et je m’étais mise en mode sprint final. J’avais 300,000 caractères et il fallait que je repasse sur la totalité pour créer du liant et revoir la structure.
Cette semaine-là, j’étais à Hossegor en coliving. À l’inverse des autres habitants de la maison, j’avais la chance d’avoir un bureau dans ma chambre avec vue sur l’océan. J’étais sur le chapitre de la ligne éditoriale — chapitre crucial — et je n’arrivais pas à trouver ça plus intéressant que de contempler les enfants courir d’un bout à l’autre de la plage pour leurs entraînements de nageur sauveteur.
J’étais bloquée, mais cette fois-ci, c’était différent. Ce n’était pas juste un passage un peu difficile. Je sentais qu’il s’agissait d’un blocage plus profond. Je n’aimais pas ce que j’étais en train d’écrire. “Un auteur grandit avec son livre” m’avait dit mon éditrice. J’avais grandi.
La Maud de 2022 ne se sentait pas capable d’écrire quoi que ce soit et pensait que faire un livre à 1000 ventes était déjà tout le bout du monde. La Maud de 2023 s’était rendu compte qu’elle était capable d’écrire, qu’elle aimait ça, et qu’elle avait toutes les capacités pour faire un livre qui fait beaucoup de plus de 1000 ventes.
D’ailleurs, la Maud de 2023 n’a plus besoin d’un livre à 1000 ventes pour gagner en crédibilité. En un an et demi, elle a rédigé 84 newsletters lues par 13,500 personnes, lui permettant d’attirer suffisamment de clients en coaching pour augmenter naturellement ses prix de 300€ à 600€ de l’heure. Elle n’a pas non plus besoin de visibilité comme elle a publié plus d’une centaine de contenus sur Linkedin, lui permettant d’accroître sa communauté de 25k à 70k abonnés. Sans parler des revenus d’un livre à 1000 ventes estimées à 1000€ et des brouettes — pour 300h de travail au moins, je te laisse faire le calcul du taux horaire.
Alors fin juin, au lieu de rendre le manuscrit, j’ai annoncé à mon éditrice que je n’allais pas écrire le livre sur lequel je m’étais engagée au départ.
Mes erreurs
En août, je croisais Onur Karapinar, auteur de “Petites habitudes, grandes réussites”, et lui faisais part des dernières nouvelles, soit ma décision d’arrêter ce projet de livre.
“Mais Maud, je ne comprends pas. Tu aurais très bien pu commencer par publier celui-ci non ? Qu’est-ce que tu en sais ? Si ça trouve, il aurait fait beaucoup plus de 1000 ventes !” m’a-t-il dit.
Selon cet article d’Aurélie Depraz, il faut savoir que 90% des livres en France se vendent à moins de 1000 exemplaires. En réalité, la plupart des livres édités le sont à perte et seuls 40 écrivains (une centaine selon d’autres sources) vivraient de leurs ouvrages.
Oui, on ne sait jamais, mais il faut aussi être réaliste. Chercher à faire plus de 1000 ventes, c’est vouloir battre les probabilités. En quelques mois, j’avais bien analysé le business du livre et fait un benchmark. Mes observations présidaient entre 2000 et 5000 ventes pour celui que j’avais abandonné :
En un an, Eyrolles a contacté plusieurs créateurs business comme moi pour publier des livres : Christopher Piton, Alexis Minchella, Nina Ramen, Caroline Miganaux, Jean-Charles Kurdali. Pour l’instant, aucun n’a dépassé les 10,000 ventes.
En analysant les bestsellers en business, j’ai compris que la vente d’un livre demandait en réalité des compétences en marketing plutôt qu’en écriture. Comme pour un post Linkedin, ce qu’il faut le plus travailler, c’est l’accroche. Or, dans mon cas, la promesse n’était pas claire.
Comme le dit Seth Godin : “Le meilleur moment pour commencer à promouvoir votre livre est trois ans avant sa sortie. Trois ans pour vous forger une réputation, créer un actif de permission, un blog, un public, une crédibilité et les relations dont vous aurez besoin plus tard.” Je n’avais pas réfléchi à ma stratégie de promotion, donc ça n’ajoutait pas de chances de mon côté.
Quand on n’a pas l’audience de Léna Situations (qui a fait 350,000 ventes avec son livre), soit quand on est un auteur inconnu au bataillon, je remarque que les livres qui fonctionnent sont ceux qui parlent à beaucoup de gens. Par exemple, “Foutez-vous la paix” de Fabrice Midal publié en 2011. Bien que connu dans certains cercles de méditation et de philosophie, Fabrice n'était pas un auteur célèbre avant la publication de ce livre.
Prochaines étapes
Le mathématicien Richard Hamming était connu pour s’asseoir avec des experts et leur poser deux questions :
Quel est le plus gros problème dans ton domaine d’activité ?
Pourquoi tu ne travailles pas dessus ?
J’ai feuilleté tous les livres que j’ai pu trouver sur le marché sur le personal branding. Honnêtement, le mien n’était pas si différent. Est-ce que le monde avait besoin d’un livre de consultant en plus sur la pile des livres de consultants sur le personal branding ? Je ne crois pas.
En revanche, écrire un livre qui permettrait de résoudre un des plus gros problèmes dans mon domaine d’activité, ça, oui, le monde en a besoin. J’ai abandonné ce projet de livre car il ne correspondait plus à mes objectifs présents, mais je n’ai pas abandonné le fait d’écrire un livre.
Ce premier livre avorté m’a fait prendre conscience que j’aime écrire et que je suis prête à voir grand. Si je veux faire passer mon business à une étape supérieure, il faut que je publie un bestseller. Je ne sais pas si je vais y arriver, mais ce que je sais, c’est que si je ne me donne pas les moyens, je n’ai aucune chance d’y arriver.
Alors, depuis quelques mois, je réfléchis à un nouvel angle, en apprenant des erreurs que j’ai faites sur le premier. Ce que j’ai compris, c’est qu’il fallait que je m’attaque à une problématique qui concerne beaucoup de gens mais qui n’a pas encore vraiment été résolue, ou du moins sur laquelle rien n’a encore été écrit.
Après des mois, voici donc la problématique que j’ai choisie :
Pourquoi ressent-on autant de résistance à se mettre en avant ou de se vendre, alors qu’on en a tous besoin ? D’où est-ce que ça vient ? Est-ce sociologique ? Culturel ? Genré ? Une question de personnalité ? Quel est le point commun entre ceux qui ont réussi à passer le cap ? Qu’est-ce que ça leur apporte, autant en positif qu’en négatif ? Quelles seraient les premières étapes simples pour enfin oser faire sa propre promotion quand on n’aime pas ça ?
J’en ai parlé à quelques personnes, et jusqu’ici, les retours ont toujours été positifs. Le sujet semble intéresser, et personne ne semble avoir la réponse. Il semblerait que ce sont des questions en suspens. Alors, je profite de cette newsletter pour poser la question à un plus grand nombre de personnes et vérifier mes intuitions. Pour une fois, je vais terminer sur des questions pour toi :
Est-ce que ces questions t’intéressent ? Est-ce un livre que tu voudrais lire ?
Est-ce que tu as déjà lu des choses à ce sujet ?
Si oui, peux-tu me partager les sources ?
Globalement, qu’est-ce que tu penses de cette réflexion ?
Tu peux me répondre directement en réponse de cet e-mail ou bien en commentaire sur Substack :)
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui et mille merci pour ton temps ❤️.
Maud
Un grand merci aux entrepreneurs de la communauté qui ont soutenu cette édition :
Prompt Facile, la newsletter qui t’aide à libérer 20h /semaine et booster ta productivité grâce à l’IA.
Le Club des Athlépreneurs, la newsletter de Sami Terki qui t'aide à te remettre à la course à pied (et à kiffer ça).
PlanèteWP, la plateforme de formations dédiées à WordPress qui vous apprend à construire et gérer votre site en autonomie.
L'Envers Du Décor, le podcast qui explore la santé mentale des entrepreneurs à succès.
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Pourquoi j'ai arrêté mon livre en plein milieu et les prochaines étapes.
Entièrement d'accord avec toi, Maud. Un livre sur ton expertise, c'est un livre qui aide tes lecteurs, soit en arrivant avec un angle inédit pour un sujet déjà traité, soit en proposant de résoudre un problème, dont personne d'autre ne parle.
C'est un sujet hyper intéressant Maud, et qui nous concerne tous dès notre entrée dans le monde du travail : le CV, un entretien d'embauche, ce sont en général les premières étapes où il faut "se vendre". En France, l'école de l'éducation nationale ne nous apprend pas à faire ça. C'est plutôt l'école de la vie qui nous apprend à le faire, à travers souvent pas mal de déboires.
De quoi en décourager beaucoup, jusqu'à parfois perdre confiance en soi.
Je suis sûre qu'il y a de quoi en faire un livre vraiment très intéressant.
Hâte d'assister à la naissance de ce livre !
Keep going 💪